- EAN13
- 9782757407882
- ISBN
- 978-2-7574-0788-2
- Éditeur
- Presses Universitaires du Septentrion
- Date de publication
- 10/2014
- Collection
- HIST ET CIVILIS
- Nombre de pages
- 172
- Dimensions
- 24 x 16 x 1 cm
- Poids
- 288 g
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Les loteries royales dans l'Europe des Lumières
1680-1815
De Marie-Laure Legay
Presses Universitaires du Septentrion
Hist Et Civilis
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Un « impôt sur les imbéciles », une « friponnerie », un « jeu cruel », un «
fléau inventé par le despotisme »… Les hommes des Lumières n'avaient pas de
mots assez durs pour dénoncer la loterie royale, une institution que tous les
États européens ont mis sur pied au XVIIIe siècle. Les souverains
encourageaient donc la passion du jeu, l’oisiveté, et captaient sans vergogne
l’épargne de leurs sujets ? Faire croire que l’on gagne, tandis que l’on perd
toujours, n’était-ce pas le propre d’un État corrompu ?
Ou bien doit-on plutôt considérer la loterie royale comme un outil
d’ingénierie financière, le fruit d’une nouvelle rationalité publique ? La
loterie est incompatible avec le secret de la finance, encore défendu par les
doctrines absolutismes du pouvoir. Son succès s’appuie nécessairement sur les
gazettes, la publicité, la transparence, tant de la roue de la fortune hissée
sur une estrade, que des comptes, car tout soupçon de fraude doit être écarté.
Pour la première fois, l’État s’expose à ne pas perdre la confiance du public.
Les « calculateurs », — des plus savants, comme d’Alembert ou Condorcet, aux
plus aventuriers comme le jacobite John Glover ou le vénitien Giacomo Casanova
—, proposent des méthodes de gains qui garantissent un revenu permanent,
tandis que la croissance du XVIIIe siècle permet le développement de l’épargne
populaire. Voici donc que le hasard, combiné à l’abondance, génère un revenu
public, un fonds de trésorerie que tous les souverains convoitent.
fléau inventé par le despotisme »… Les hommes des Lumières n'avaient pas de
mots assez durs pour dénoncer la loterie royale, une institution que tous les
États européens ont mis sur pied au XVIIIe siècle. Les souverains
encourageaient donc la passion du jeu, l’oisiveté, et captaient sans vergogne
l’épargne de leurs sujets ? Faire croire que l’on gagne, tandis que l’on perd
toujours, n’était-ce pas le propre d’un État corrompu ?
Ou bien doit-on plutôt considérer la loterie royale comme un outil
d’ingénierie financière, le fruit d’une nouvelle rationalité publique ? La
loterie est incompatible avec le secret de la finance, encore défendu par les
doctrines absolutismes du pouvoir. Son succès s’appuie nécessairement sur les
gazettes, la publicité, la transparence, tant de la roue de la fortune hissée
sur une estrade, que des comptes, car tout soupçon de fraude doit être écarté.
Pour la première fois, l’État s’expose à ne pas perdre la confiance du public.
Les « calculateurs », — des plus savants, comme d’Alembert ou Condorcet, aux
plus aventuriers comme le jacobite John Glover ou le vénitien Giacomo Casanova
—, proposent des méthodes de gains qui garantissent un revenu permanent,
tandis que la croissance du XVIIIe siècle permet le développement de l’épargne
populaire. Voici donc que le hasard, combiné à l’abondance, génère un revenu
public, un fonds de trésorerie que tous les souverains convoitent.
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