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Profil - Giraudoux : La guerre de Troie n'aura pas lieu, analyse littéraire de l'oeuvre
EAN13
9782218725074
ISBN
978-2-218-72507-4
Éditeur
Hatier
Date de publication
Collection
Profil
Nombre de pages
80
Dimensions
18 cm
Poids
75 g
Langue
français
Code dewey
372
Fiches UNIMARC
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Profil - Giraudoux : La guerre de Troie n'aura pas lieu

analyse littéraire de l'oeuvre

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Hatier

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1?>Biographie de Jean Giraudoux (1882-1944)?>UNE ENFANCE PROVINCIALE?>C'est à Bellac, dans la Haute-Vienne, que naît Jean Giraudoux le 29 octobre 1882. La province du Limousin, ses châtaigniers, ses rivières, ses coteaux modérés, le rythme paisible et ordonné des petites bourgades et des sous-préfectures, « dont aucune ne dépassait cinq mille habitants», les notes du clairon qui s'essayaient maladroitement dans le brouillard du crépuscule, telle fut l'atmosphère poétique qui enveloppa sa jeunesse. Il en a dit les charmes. C'est à son horizon natal qu'il se réfère quand il écrit un roman comme Suzanne et le Pacifique ou la pièce Intermezzo,Sa famille était d'origine modeste. Son père, Léger Giraudoux, était percepteur, et servit sans doute de modèle à ces honnêtes fonctionnaires au cœur simple, contrôleurs des hypothèques ou des poids et mesures, receveurs de l'enregistrement, qui sont les personnages sympathiques de son œuvre.Venu le temps des études secondaires, « les fils et les filles doués étaient évidemment envoyés à la préfecture, mais dans un lycée fermé de grilles où ils étaient mis aussitôt en rapport direct et exclusif avec l'Antiquité, et coupés plus encore du monde », écrit plaisamment Giraudoux. Effectivement, admis en 1893 comme boursier au lycée de Châteauroux, s'il ne découvre par encore le monde, il a du moins la révélation des joies du travail. « Chaque étude possédait des dictionnaires historiques, sa bibliothèque, son atlas. J'eus le jour même trente volumes, sur lesquelsj'écrivis mon nom ; j'eus d'un seul coup vingt professeurs. » C'est un de ses personnages, Simon le Pathétique, qui est censé faire ces naïves réflexions, mais on peut penser qu'elles s'appliquent au jeune Giraudoux lui-même.002 LES ÉTUDES CLASSIQUES?>Brillant élève, passionné par les Grecs et les Latins, Giraudoux acquiert dès le lycée une parfaite connaissance d'Homère dont il se souviendra pour La Guerre de Troie n'aura pas lieu. Les tragiques grecs lui inspireront Électre,À l'écrivain latin Plaute, il empruntera le sujet d'Amphitryon 38. Dès cette époque, il vénère également Racine, Molière et La Fontaine. De cette culture classique, il gardera une empreinte ineffaçable. C'est à cette source que s'alimenteront aussi bien ses mythes les plus profonds que ses jeux de mots et ses rapprochements les plus ingénieux.En 1900, il poursuit ses études supérieures de Lettres au lycée Lakanal, à Sceaux, et entre en 1903 à l'École normale supérieure. S'interrogeant un jour sur « l'esprit normalien », Giraudoux a écrit : « L'École Normale [est] une école spirituelle. Je ne dirai pas que tous ceux qui sortent d'elle ont de l'esprit, mais ils ont l'esprit. »Et des élèves de l'École : « C'est un assemblage d'êtres qui éprouvent le besoin de se réunir pour vivre une vie particulièrement et passionnément individuelle. »Dès lors, Giraudoux se veut serviteur de l'esprit et serviteur de la liberté.
Il ignore le poids du monde et de la matière. « Sa caractéristique, écrit-il [celle du normalien], est justement qu'il ne voit pas la réalité, non point qu'il ne la comprenne pas, mais parce qu'il ne la soupçonne pas : donc qu'il y est perpétuellement à l'aise. » Ce don de se mouvoir « dans cette vie sans espace» explique en même temps la vision poétique de Giraudoux et son refus du pédantisme officiel.Rien de guindé ni de solennel chez cet universitaire honnête homme, chez qui la grâce a remplacé la pesanteur.Pas de traces non plus de cette sécheresse que l'on croit parfois inhérente à la formation professorale. Tout lui est occasion, sinon d'émerveillement, du moins de découverte amusée ou attendrie.003 UNE FORMATION COSMOPOLITE?>Dès le lycée Lakanal, Giraudoux avait été attiré par les études germaniques. Il poursuivit ses travaux à l'École Normale, essayant dès lors de concilier deux images de l'Allemagne : l'une moderne et nationaliste, l'autre sentimentale et poétique. II s'attache aussi à trouver des traits d'union entre la raison française et la sensibilité germanique.À sa sortie de l'École Normale en 1906, il obtint une bourse pour l'Allemagne. Il fut pendant quelque temps précepteur dans une famille princière de Heidelberg. Mêlant l'imaginaire et le réel, le jeune homme s'exaltait autant devant les sapins bleus de la Souabe qu'au souvenir des cavaliers noirs et des génies de telle ballade médiévale ou romantique. Il se demandait s'il n'était pas chargé, comme plus tard son personnage de Forestier dans Siegfried et le Limousin, d'une double mission : apporter la mesure et la clarté françaises à l'Allemagne, et initier ses compatriotes français à la connaissance de l'invisible et à la poésie nocturne d'outre-Rhin. Dans ses rêves entrait aussi un désir sincère, et rare à l'époque, de rapprocher deux grandes nations complémentaires. Ces méditations et ces idées généreuses, quoique souvent utopiques, se refléteront dans ses deux Siegfried (le roman et la pièce de théâtre), dans Ondine, et dans plusieurs allusions de La Guerre de Troie n'aura pas lieu. Giraudoux est un des écrivains français qui ont le mieux senti et exprimé la poésie germanique.Après l'Allemagne, Jean Giraudoux voyage aux États-Unis et passe quelque temps comme lecteur à l'Université d'Harvard. Il décrira son expérience américaine dans L'École des Indifférents en 1909.En 1907, le voici à Paris, « les cinq mille hectares demonde où il a été le plus pensé, le plus parlé, le plus écrit ; le carrefour de la planète qui a été le plus libre, le plus élégant, le moins hypocrite ». Ce Paris qu'il ne connaissait guère, il le découvre bien entendu sous l'angle de la littérature. Il fréquente les écrivains et les journalistes. Il est chargé d'une chronique régulière dans le journal Le Matin. Il connaît des éditeurs, et c'est Bernard Grasset qui édite en 1909 son recueil de nouvelles intitulé Provinciales.Reçu au concours des chancelleries, Giraudoux débute en 1910 sa carrière diplomatique.004 DANS LE PREMIER CONFLIT MONDIAL?>À la guerre de 1914, Giraudoux est mobilisé comme sergent au 298e régiment d'infanterie. Il n'aime pas la guerre mais il la fait, comme tout le reste, avec conscience. Il combat en Alsace, reçoit sa première blessure, est soigné à Bordeaux, devient sous-lieutenant. Son récit de la bataille de la Marne, Les Cinq soirs et les cinq réveils de la Marne, est un document poignant. On y trouve, parmi tant d'autres traits pris sur le vif, ce détail que Giraudoux n'oubliera pas : le soldat qui a perdu la mémoire. L'expédition des Dardanelles, d'où il fut évacué avec une balle dans la hanche, lui inspira les belles pages de Lectures pour une ombre. Il n'aime pas les médailles, mais il est cité et décoré. Il n'a guère confiance dans les armes, mais il accepte une mission inattendue, d'abord au Portugal, ensuite aux États-Unis, où il est délégué comme instructeur militaire.
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