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Le Mythe de la procréation à l'âge baroque
EAN13
9782720200724
ISBN
978-2-7202-0072-4
Éditeur
Fayard/Pauvert
Date de publication
Collection
Fonds Pauvert
Nombre de pages
288
Dimensions
23,5 x 15,3 x 1,5 cm
Poids
402 g
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Le Mythe de la procréation à l'âge baroque

De

Fayard/Pauvert

Fonds Pauvert

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L'exemple de quelques thèses soutenues devant la Faculté de Médecine de Paris est significatif:
- Si le sommeil favorise plutôt la conception des mâles? Réponse affirmative (1554).
- Si la femme contribue comme l'homme à la génération? affirmatif (1584).
- Si les petites femmes sont plus fécondes que les grandes? affirmatif (1631).
- Si le dixième mois est le terme natal pour les héros? affirmatif (1643).
- Si une femme presqu'homme (sic) produit un foetus faible? affirmatif (1688).
- Si dans la conception la semence de l'homme se mêle avec le sang de la femme? affirmatif (1713).
- Si plus une femme est lascive plus elle est féconde? Négatif (1720).

Ne rions pas. Pour nos grands-parents, une question dramatique se pose: les secrets de la génération ne sont-ils pas de ceux que l'homme ne percera jamais? N'est-il pas vain de se pencher sur un problème qui s'apparente au fond à celui de la mort? La génération est-elle un secret de nature? C'est le thème d'une thèse soutenue en 1762 par Charles Salin. La réponse est affirmative. C'est un sentiment largement répandu à l'époque. On le retrouve jusque chez Voltaire et dans l'Encyclopédie.

La réaction la plus inattendue face à cet échec, la plus intéressante aussi, est la prétention de transcender la procréation. On n'est pas sûr de la façon dont se forme le foetus, mais on pense savoir faire à volonté des filles ou des garçons, on a étudié les effets de l'imagination de la mère sur le foetus, etc.

On pourrait croire que l'art des accouchements, en raison de ses aspects pratiques, se situe en dehors du baroque. Il n'en est rien. Superstitions, tabous, préjugés, mythes, encombrent l'obstétrique, aussi bien que la métaphysique.

En fait, la procréation reste le domaine des visionnaires romantiques et mystiques. Rêve et poésie s'y confondent en une sorte de féerie baroque d'où se dégage une beauté étrange et fascinante. Lorsqu'on découvre, vers la fin du 19e siècle, que tout être humain provient de la fusion des noyaux respectifs de deux cellules mâle et femelle, la génération, en perdant un peu de son mystère, perd aussi peut-être beaucoup de son charme.
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