Mésaventures médicales

« Il se dirige vers une chaise en chantonnant : nous avons quelque chose, Monsieur Boisseau, nous avons quelque chose...
Mais quelle est donc cette nouvelle qui mérite d'être aussi joyeux ? Il tapote quelques instants sur son clavier, puis tourne l'écran vers moi en montrant avec son doigt.
Regardez en haut près du cervelet...
On dirait un éclair pendant un orage, réponge , imbibé de savoir...
Ouiiiiiii... C'est votre AVC, un vrai de vrai !
Mais pourquoi c'est si chouette dis-je, voyant qu'hibou sur place.
Parce que c'est rare d'avoir un exemplaire aussi net, aussi précis avec les contours bien marqués...
D'accord, mais si c'est dans le cervelet, je vais avoir des problèmes d'équilibre ?
Ah ben sans doute ! D'ailleurs, on ne va pas tarder à voir l'étendue des dégâts quand vous quitterez votre fauteuil roulant parce que vous savez quoi ? Je vous libère dès maintenant. »

Arrivé sans crier gare en 1950, Didier Boisseau se considère comme un « papy boum ». Il grandit dans une famille sensible à l'art du verbe. Jouer avec les mots est le sport préféré de son entourage ; l'auteur pratique donc cet exercice très tôt. La musique et la prestidigitation mobilisent son énergie pendant longtemps. Il devient ensuite auteur-compositeur-interprète. Malgré ces activités supplémentaires, il continue heureusement à se consacrer à l'écriture de nouvelles. Car selon lui, comme pour tous les sports, un bon résultat dépend d'un entraînement régulier !