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    17 avril 2011

    Nous sommes en présence ici d’un monument de l’Héroic Fantasy attendu par nombre de fans (le premier tome est paru en 1988 !) et jamais publié en français à ce jour. Frazetta ne se présente plus, c’est lui qui a créé le personnage du Death Dealer (que vous pouvez voir sur la couverture) à travers des illustrations très masculines et Silke est l’auteur du roman.

    Soyons clairs, Le heaume maudit est un très bon roman d’héroic fantasy old-school, avec violence et tripaille (âmes sensibles s’abstenir), des héroïnes voluptueuses et un héros de peu de mots, qui grogne plus qu’il ne parle. A l’image d’un Conan le barbare, Gath de Baal est un guerrier à la force herculéenne, taiseux complet qui vit dans une grotte avec pour seul compagnie un loup. Associable et solitaire, on ne sait pas grand-chose de lui, ni d’où il vient, ni d’où lui vient sa force, impressionnante. Quand les villages se trouvent attaqués par les cruels Kitzakks qui viennent y semer la terreur, c’est tout naturellement vers Gath que l’on se tourne. Celui-ci, vous l’aurez deviné, n’en a que faire sur de reste du monde et refuse d’être le champion de qui que ce soit. Une certaine jeune fille pourrait bien le faire changer d’avis...

    Comme je l’ai déjà mentionné plus tôt, le Heaume maudit est un roman d’héroic fantasy pur et dur, sans chichis ni demi-mesures, à l’ambiance brut et brutale. Les sauvages Kitzakks sont des adversaires à la taille de Gath, qui aura tout de même besoin d’un coup de pouce pour battre une armée entière (encore que). Une sorcière lascive et venimeuse possède justement un heaume très spécial qui rend son porteur capable de détecter chaque ennemi. A ses risques et périls, Gath réussit à mettre la main dessus, une légende est née : le Death Dealer.

    Les scènes de bataille sont nombreuses, acharnées, le rythme du récit est effréné, pas le temps de souffler une minute. Heureusement, les chapitres sont courts et ménagent donc un répit au lecteur (s’il le veut), mais honnêtement le roman se lit d’une traite. L’intrigue construite est propre à l’héroic fantasy : un héros, des ennemis sanguinaires, des batailles. Les membres volent sous la hache du héros et le Death Dealer sème la mort sur son passage. Il y a bien sûr un dieu noir et des sorciers derrière tout cela, avec une sorcière-serpent dangereuse et pulpeuse à souhait qui a un faible pour le héros. Le roman peut d’ailleurs se lire comme un one-shot, c’est juste une des aventures du Death Dealer (ici, la genèse), même si bien sûr on a très envie de retrouver notre impitoyable héros.

    Ici, il n’y a donc pas d’enjeux politiques complexes ou de quête à accomplir, et le héros ne cherche pas à sauver le monde. On peut donc se divertir et se détendre comme lorsque l’on regarde un bon vieux film de Conan le barbare. Alors oui, ce ne peut être pas très subtil, ici la violence et le sexe sous sans tabou, mais reste que le Death Dealer est un des précurseurs de la Fantasy, celui qui a donné ses lettres de noblesse à l’héroic fantasy et qui a inspiré bon nombre d’auteurs. Que cela soit dit, sans lui, il n’y aurait peut être pas de fantasy aujourd’hui !