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J'attends, roman

Capucine Ruat

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  • Conseillé par
    19 janvier 2011

    On, comment dire, pour ne pas fâcher ? C'est un livre... allez, j'y vais : c'est un livre qui, loin d'être désagréable, ne me laissera pas un souvenir impérissable. Bien écrit avec des phrases courtes, rapides, il dit toutes les angoisses d'une future mère. Cette future mère qui vit dans une famille dans laquelle les relations et la communication sont difficiles, voire conflictuelles. Envie, jalousie, ... Une petite dose de secret de famille en plus que l'on sent poindre dès le début autour des hommes, grands absents de la fratrie. Se lit vite, même si j'ai mis un petit peu de temps, peut-être par manque de motivation (139 pages aérées).

    Malgré ces bons points, j'ai eu du mal donc à aller vite, parce que je me suis senti relire. Comme si Capucine Ruat écrivait des choses déjà dites, sans rien inventer. C'est un peu larmoyant, mais sans vraiment d'émotion. Peut-être mon statut d'homme m'empêche-t-il d'entrer dans la psychologie de la femme enceinte (mais, bon, j'ai quand même dû supporter -dans les deux sens du terme- ma femme pendant deux grossesses, et ce n'était pas une sinécure !) et dans la subtilité des relations mère-fille, très largement évoquées : "Toute ma vie j'ai souhaité qu'elle meure, très fortement, j'ai souhaité que ma mère meure, ça ne se dit sans doute pas, mais tout irait mieux si elle n'était plus là, j'ai mis du temps à comprendre, ce n'était pas ma faute, elle ne m'aimait pas, ne m'avait jamais aimée, c'était si clair, et trop tard, la vie avait passé, toute mon enfance et mon adolescence, envolées, une partie de ma vie de femme, gâchée, je voulais sa mort, puisque tout était mort entre nous, que sa dureté, sa sécheresse me brûlaient, je ne supportais plus de la voir, de l'entendre, notre indifférence, moi quémandant ses miettes d'amour, je n'osais pas me l'avouer, et puis un jour, à la télévision, une actrice a dit qu'elle n'aimait pas sa mère, souhaitait sa disparition, ôter le poids mort, elle a dit à ma place ces mots incorrects." (p.98/99)

    Cette phrase symbolise bien le livre : un bon début, un style littéraire que j'aime bien, et puis, patatras, arrive la fin, cette actrice, qui dit à la place de l'autre. Comme si justement, Capucine Ruat ne faisait que répéter ce qui avait déjà été dit par d'autres.

    Rien de bien original, rien de bien désagréable. Un livre qui ne touche ni n'émeut, malgré les thèmes qu'il aborde. Dommage.