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Un certain M. Piekielny

François-Henri Désérable

Gallimard

  • Conseillé par
    12 juin 2018

    écriture

    Je savais que ce M. Piekelny me disait quelque chose. J’avais lu ou entendu plusieurs fois ce nom si particulier. En cherchant bien, je me rappelai qu’il était important que les hommes politiques se rappellent de ce nom.

    Bien sûr, je l’avais lu dans La promesse de l’aube de Romain Gary.

    De Romain Gary, je ne savais pas grand chose. Adepte, depuis mes études, du : le texte compte plus que l’auteur, j’avais goûté le roman sans chercher particulièrement des renseignements sur son auteur.

    M. Désérable a bien voulu éclairer ma lanterne dans son roman en parlant de l’enfance, de la vie et de la mort de l’auteur.

    Mais il parle aussi du destin tragique des Juifs de Vilnius pendant la Seconde Guerre Mondiale.

    Il nous parle aussi de lui-même et de sa passion pour le hockey, de sa mère qui tenait absolument à lui faire faire des études de droit, de sa découverte de la littérature.

    Il nous parle enfin du roman, qui est la vraie vie, la vie véritablement vécue, et qui ne peut pas être conforme à la réalité.

    J’ai aimé les clins d’oeil aux Grands Romans de la littérature mondiale (même si je ne les ai sans doute pas tous vu).

    J’ai aimé les significations des noms de famille.

    Une écriture exigeante et pleines de références qui rend homme au Grand Homme qu’était Gary plus qu’à ce mystérieux M. Piekelny.

    L’image que je retiendrai :

    Il est souvent question d’aube dans ce roman. Etrange coïncidence.

    Quelques citations :

    Il ne faut que deux choses dans la vie : de bonnes chaussures et un bon lit. On passe deux tiers de son temps dans les unes, et un tiers dans l’autre. (p. 69)

    Tu peux enfouir le passé, me dit mon grand-père, tu ne l’empêcheras pas de ressurgir. (p.93)

    Il est tout puissant. Il écrit. Il ne pense qu’à cela. Ecrire. Tenir le monde en vingt-six lettres et le faire ployer sous sa loi. (p.259)


  • Conseillé par (Libraire)
    2 septembre 2017

    Un certain M Piekielny

    Un roman biographique sur Gary ? Vous vous dites que ça peut être bien mais que ça va être un peu pépère en terme d’écriture ou de suspense... et puis Gary a déjà écrit la Promesse de l'aube alors pourquoi diable aller lire Désérable ?
    Et bien ce roman biographique (car il s'agit bien de cela et de rien d'autre, ne nous y méprenons pas) n'est pas chiant du tout, bien au contraire : il sait se montrer drôlatique et farfelu !
    C’est sans doute pour éviter l'ennui mais aussi l'obligation de devoir coller à la vie du grand homme, et à sa légende pour le moins encombrante, que Désérable choisit de raconter la vie de ce M Piekielny que Gary cite vaguement dans la Promesse de l’aube et dont on ne sait rien : rien ne saurait entraver l’imagination et la verve de Francois-Henri. Un bonheur !


  • Conseillé par (Libraire)
    26 juillet 2017

    Un certain R. Gary

    Par un concours de circonstance incongru, François-Henri Désérable se retrouve devant le 16 de la rue Grande-Pohulanka à Wilno où a vécu dans ses jeunes années le romancier Romain Gary. Se souvenant d'une phrase de "La Promesse de l'aube", l'auteur part sur les traces de Monsieur Piekielny, la petite souris grise, mais aussi peut-être sur celles de Gary lui-même.

    Avec une plume délicieusement drôle qui n'est pas sans rappeler celle de Gary, François-Henri Désérable, sous prétexte de nous parler de Piekielny, développe ici son rapport à la littérature. Fiction, autofiction, réalité déguisée? La frontière est floue pour l'écrivain mis en scène. En nous parlant de lui, il parle sans doute de Gary, deux hommes liés par le goût de l'embellissement. on pourrait alors parodier Dumas: "on peut tromper la réalité à condition de lui faire de beaux enfants".

    Un récit court mais touchant qui vous donnera sans aucun doute l'envie de (re)découvrir l'œuvre de Romain Gary ou d'Emile Ajar, c'est au choix!