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Le voleur quantique

Hannu Rajaniemi

Bragelonne

  • Conseillé par
    25 juillet 2013

    Mais que se cache-t-il sous ce dénommé "Voleur quantique" ? Une histoire de voleur certes, mais il en existe déjà moult versions en fantasy, alors qu'Hannu Rajiemi nous propose un récit de science-fiction, plus précisément de Hard SF, un genre où l'on a vite fait de se casser les dents. Le roman de Rajaniemi n'échappe pas à la règle, car si l'histoire s'avère passionnante et pleine de bonnes idées, l'univers est part trop complexe, hermétique, tant et si bien qu'on ne saisit pas toute l'histoire. Professeur en mathématique en physique mathématique, l'auteur connait forcément son sujet, il dit même avoir voulu écrire le livre qu'il aurait aimé lire. Pourquoi pas ? Malheureusement, obnubilé par sa passion, il a vite fait d'oublier le lecteur en cours de route qui ne comprend rien de ses théories et inventions, qui ne sont presque jamais expliquées.

    Un glossaire en fin de tome n'aurait pas été du luxe (nous ne sommes pas tous matheux, ne vous en déplaise).
    Fort heureusement, l'intrigue se révèle des plus intéressantes et ingénieuses, ce qui sauve le roman du désastre. Si certains passages s'avèrent abscons (notamment la fin qui m’a laissé sur le carreau. Help ! Reader overboard !), le récit offre de bons moments avec un petit côté Arsène Lupin et les coups grandioses de notre cambrioleur galactique. Roublard et séducteur, Jean Le Flambeur est un personnage truculent. Ses interactions avec l’IA du vaisseau spatial Perhonen valent le détour. L'enquête suivi par le détective Isidore avec le chocolatier est ingénieuse. De même que le concept de « temps » que l’on peut vendre ou acheter pour prolonger sa vie. Le roman possède un souffle aventureux, qui mixe jalousies, perfidies et vengeances. C’est pétri de bonnes idées mais ça manque clairement de fluidité. Je pense aussi que la traduction y est pour quelque chose, le roman semblant plus digeste (et apprécié) en VO. Les différents fils conducteurs qui mènent tous à l’intrigue principale sont étudiés avec astuce et certaines idées de l’auteur sont de véritables coups de génie. Même s’il est parfois difficile de suivre la trame dans son ensemble, chaque élément fonctionne avec efficacité et si ce n’était certains concepts qui étaient parachutés au petit bonheur la chance en plein milieu, je pense que ce roman aurait frisé le coup de cœur. Dommage. Enfin, qu’est-il arrivé à Mar Simonetti, qui nous avait habitués à des couvertures somptueuses ?